Pain d’alouette
Deuxième Epoque
Christian Lax
Futuropolis Editions
Résumé :
Ce sont deux rescapés qui ont reçu le vélo en héritage. Reine, orpheline d’un champion fauché par la Grande Guerre, grandissant dans le culte des exploits de son père, « l’Aigle sans orteils ». Et Elie, le galibot, échappant à son destin de mineur grâce à son oncle, ancien coureur, qui lui transmet sa passion pour « la Pascale ».
« La Pascale », autrement dit Paris-Roubaix, l’enfer en surface plutôt qu’au fond. Une course dantesque remise en selle en avril 1919, cinq mois après l’armistice, dans un pays minier dévasté par les bombes…
Mon avis : ****
Un très beau livre, format 24x30 cm, couverture solide et cartonnée, illustrée du chemin pavé du fameux Paris-Roubaix et juste à côté, la mine avec sa fosse qui apporte un contrepoint sinistre à la belle forêt…et illustration parfaite du thème de l’album.
Cette histoire est la suite de « L’aigle sans orteils » et nous faisons connaissance avec Elie Ternois, mineur par obligation mais passionné par les courses cyclistes. Décidé à faire partie des vainqueurs, il s’entraîne en cachette sans relâche, ce qui lui vaut quelques mésaventures… Reine, orpheline d’un grand champion cycliste, grandit enfin au sein d’une famille heureuse et décide un jour, en apprenant ses origines, de faire elle aussi partie du peloton…
Une histoire prenante et magnifique, d’un côté les rudes conditions de vie dans les mines où la mort est monnaie courante, de l’autre l’ivresse de la vitesse et de la difficulté de la petite reine. C’est une époque très dure, juste après la guerre, dans le nord le seul travail possible était généralement dans les mines et pour les femmes vouloir accéder à un métier d’homme se révélait presque impossible. C’est toute cette société, avec ses mœurs discutables, que nous retrouvons dans le pain d’alouette, également les sensations des cyclistes dans cette course mythique et infernale, très difficile pour les débutants et qui pouvait se révéler meurtrière…
Les dessins sont en harmonie avec l’histoire, les traits marqués, la rudesse des mineurs, l’obstination et le courage chez les cyclistes et enfin un peu de douceur avec la jeune Reine qui est très mignonne. Les paysages sont magnifiques, que ce soit dans la pluie ou ensoleillé, on s’y croirait…
Un superbe album et une histoire sans concession mais touchante, qui fera vibrer ceux qui ont la petite reine dans le sang et tous les autres aussi, par la passion que l’auteur a su faire passer dans son récit.
72 pages / 16€